Un homme entier, grand amoureux du rugby
Ancien entraîneur et nouveau manager général du RC Orléans, Didier Nourault est un vrai spécialiste du rugby. Ce féru de sport, qui a commencé le rugby à 16 ans et à l’insu de ses parents, a été professeur d’EPS avant de se consacrer totalement au rugby.
Passé par le Racing Club de France, il a rejoint le RCO en 1995 pour en devenir l’entraîneur. « J’étais au CASG, celui-ci devant fusionner avec le Stade Français. Les conditions ne me convenaient pas alors j’ai accepté la proposition de Jean Pierre Gontier et Jacques Macou qui sont venus me chercher » se remémore Didier Nourault. Et, les résultats vont vite suivre, car en 3 saisons, Orléans va passer du 70e au 30e rang national. « Nous étions en élite 2 (3e division nationale) et la présidence a eu l’honnêteté de me dire que le club n’avait pas les moyens d’aller plus haut. Ce qui était une décision raisonnable à l’époque ». Le manager général quitte alors le club avec beaucoup de regret affectif.
Son long passage à Montpellier, entre 2000 et 2009, où l’équipe première évolua dans le Top 14 fut une bonne aventure. « Ce que je retiens de mes 9 ans à Montpellier est l’évolution d’un club et la réussite collective car nous sommes passés de l’élite 2 à la 5e place du Top14. Mais, à partir de là, le président a annoncé vouloir joué le titre national. J’ai dit que je trouvais cela utopique. Cela n’a pas plus et l’histoire c’est terminée ».
Didier Nourault a alors accepté de revenir sur Orléans en tant que manager général. « Nous avons besoin d’un temps d’adaptation car l’équipe est jeune. De plus, pour moi, le niveau de jeu entre le Top14 et la Fédérale 1 n’est pas le même et le transfert de compétence ne se fait pas comme cela ». Le jeu est différent mais aussi la manière de le juger. « Je n’aime pas charger les arbitres mais le niveau de l’arbitrage en Fédérale 1 est catastrophique. Aujourd’hui, il favorise le rugby d’il y a 15 ans, un jeu qui se résumait à touches, mêlées et pénalités ». Le manager préconise d’ailleurs la mise en place d’une vraie formation à destination des arbitres, la jugeant insuffisante comparée aux équipes quasi professionnelles de Fédérale 1.
Cet homme entier porte un regard de connaisseur sur le rugby actuel français et quand on lui parle de vitrine à Orléans, avec l’équipe 1, il ne veut pas s’arrêter à cela. « Nous sommes sur un projet qui est l’évolution du club » estime Didier Nourault. Il consiste à développer la culture rugby orléanaise en faisant du stade un lieu de convivialité, en sensibilisant les jeunes à ce sport et en ayant une politique régional du ballon ovale. « Le RCO doit être un acteur de la vie Orléanaise ». Pour cela, le RC Orléans a choisi la sagesse avec un budget raisonné et des objectifs en corrélation avec l’évolution du club, privilégiant d’abord son développement aux résultats.
Pourtant, l’ambition est intacte, même si elle s’introduit dans une réflexion objective, « En 1995, quand je suis arrivé à Orléans, les 3 premiers mois ont été moyens, mais en 2 ans, nous étions montés. Un projet comme celui du RCO se fait dans la tempérance et la patience ». Et, à propos de son avenir, le technicien reste mystérieux, « je n’ai jamais été champion de France, et je ne dit pas que cela ne m’intéresse pas. En même temps, le rugby, et le sport en général, doit avoir une notion primordiale de partage. C’est peut-être mon passé d’enseignant qui ressort, mais je pense toujours à ce que je peux laisser aux autres, même si c’est petitement, à mon échelle ».
Article paru dans la Tribune d’Orléans, le 19 novembre 2009
Par Jérémy Parard