Pierre Rolland, grand espoir du cyclisme français
Samedi 03 juillet 2010, les forçats de la route ont entamé le Tour de France en s’élançant de Rotterdam (Pays-Bas). Parmi les 197 coureurs partants, un seul coureur du département, Pierre Rolland (Bbox Bouygues Telecom), a pris le départ de cette Grande Boucle 2010.
Né à Gien en 1986, Pierre Rolland commence le vélo à l’âge de 14 ans, en faisant du VTT à l’île Charlemagne. Pascal Agogué, éducateur au Comité de la Région Centre de Cyclisme, se rappelle : « A l’époque, le mercredi après-midi, je faisais une petite animation VTT sur la base de loisirs. Je n’avais que 4-5 jeunes, dont Pierre, qui venait avec un copain ». Le jeune cycliste trouve vite un intérêt dans cette discipline « qui canalisait mon énergie, alors qu’avant, aucun sport ne m’avait réellement intéressé ».
Passant rapidement au vélo sur route, le garçon prend sa première licence au Cercle Gambetta d’Orléans et continue de s’entraîner avec Pascal Agogué. Décelant des capacités très intéressantes chez ce jeune, l’éducateur forme le cycliste avec succès. « Dès sa 2ème année, Pierre a remporté 13 courses. En plus, il était motivé et courageux, deux qualités indispensables pour percer dans le cyclisme ».
Pierre reste auprès de Pascal Agogué jusqu’à ses 18 ans, tout en étant fidèle au Cercle Gambetta. Cependant, ces performances commence à faire parler du jeune homme qui, en 2004 dans la catégorie junior, termine 5e des championnats de France, 14e des championnats du monde et enregistre 7 sélections en équipe de France. « A ce moment là, j’ai décidé de devenir coureur professionnel » déclare Pierre Rolland, bien aidé par ses parents qui le soutiennent dans sa démarche.
Il part alors parfaire sa formation pendant deux ans en Bretagne, où il intègre le Super Sport 35. Et, très convoité, le Giennois signe finalement son premier contrat professionnel, à tout juste 20 ans, dans la formation du Crédit Agricole.
Dans cette équipe, le petit garçon, qui faisait du VTT à l’île Charlemagne, va devenir un des grands espoirs du cyclisme français après une saison 2008 exceptionnelle. « Cette année-là, Pierre s’est révélé au grand public en réalisant quelques beaux coups d’éclats » note Pascal Agogué. Parmi ceux-ci, le cycliste fait une superbe 8e place au Paris-Nice, en montrant une belle régularité, et il termine le Dauphiné Libéré avec le maillot à pois de meilleur grimpeur sur les épaules, dévoilant aussi un certain panache.
En outre, toujours en 2008, il participe au Jeux Olympiques de Pékin et réalise une échappée au long cours sur la mythique « Doyenne », la classique Liège-Bastogne-Liège. « Ces performances sont de bons souvenirs mais j’ai surtout envie de me créer de nouveaux souvenirs, encore plus beaux » prévoit le jeune champion dont la carrière professionnelle est définitivement lancée.
La suite coule de source car, en 2009, Pierre Rolland va poursuivre sa fulgurante ascension dans la meilleure formation française, la Turquoise de Jean-René Bernaudeau, Bbox Bouygues Telecom. Un signe pour quelqu’un dont la couleur favorite est le bleu. Lors de son premier Tour de France, en 2008, le grand espoir ne déçoit pas puisqu’il termine à la 22e place, à 37min44s du vainqueur Alberto Contador, et au 4e rang des meilleurs jeunes (moins de 25 ans).
Aujourd’hui Orléanais et licencié au VS Cacien, « qui est une licence symbolique car je souhaitais soutenir la très bonne politique de formation du club de Chécy », Pierre entame son deuxième Tour de France « avec l’ambition de faire mieux que l’an dernier et de finir dans les 20 premiers ». Après une semaine de course, le bilan du leader de la Bbox est mitigé. « J’ai débuté le Tour de manière prudente et je suis assez satisfait de mes performances sur les pavés. Le seul point négatif est que j’ai eu un coup de chaud lors de la première étape de montagne, sur le col de la Ramaz, dimanche 11 juillet » avoue Pierre.
Ce coup de moins bien a coûté 11 minutes au coureur (1m83, 68kg) pourtant très à l’aise en montagne. Pour autant, la course est encore longue et le jeune espoir (23 ans) reste bien placé, au 35e rang, pour faire un bon classement général, tout en essayant de gagner une étape. « Le Tour est une course très difficile, qui demande de l’expérience, et on s’aperçoit que les 35 meilleurs ont 28-29 ans de moyenne d’âge. Cela se joue sur des petits détails mais Pierre a un potentiel hors norme et j’espère qu’il pourra tirer son épingle du jeu » souhaite Pascal Agogué.
Article paru dans la Tribune d’Orléans du 15 juillet 2010
Par Jérémy Parard